Introduit accidentellement en France en 2004, le frelon asiatique est une espèce exotique envahissante présente dans notre département depuis 2011. Son impact environnemental, tout particulièrement sur les populations d’abeilles, est désormais avéré. Il menace par ailleurs de plus en plus la santé publique.
Comment le reconnaitre ?
Le Frelon Asiatique ou frelon à pattes jaunes, Vespa Velutina, est à dominante noire, avec une large bande orange sur l’abdomen et un liseré jaune sur le premier segment. Sa tête vue de face est orange et les pattes sont jaunes aux extrémités.
Il ne doit pas être confondu avec le Frelon Européen, Vespa Crabro, à l’abdomen jaune clair avec des bandes noires. Sa tête est jaune de face et ses pattes sont marrons. Il est plus imposant et peut mesurer jusqu’à 4cm.
Une lutte collective
Depuis 2011, la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON) du Finistère a mis en place un réseau de surveillance, de lutte collective et de piégeage des fondatrices de cette espèce avec l’appui de la profession apicole.
Le Pays des Abers, dans le cadre d’une convention avec la FDGDON, a intégré ce programme de lutte collective volontaire depuis 2015 afin de contrôler la progression de cette espèce et de limiter les nuisances occasionnées par son installation sur le territoire.
Le meilleur moyen de lutter contre la propagation du frelon asiatique est la destruction des nids primaires.
Comment repérer et détruire un nid primaire de frelon asiatique ?
Le plus efficace est de faire le tour de chez vous : auvent, porche, abri de jardin, granges, serres, cabanons, haies … sont des lieux de prédilections. Le nid est généralement situé à une hauteur peu élevée et il a la forme d’un œuf avec à l’intérieur uniquement quelques alvéoles construites par la reine.
C’est à la tombée de la nuit, car les frelons sont diurnes, que vous aurez le plus de de chances de tuer la reine, seule dans son nid pendant environ 6 semaines. Il faut bien sûr s’assurer qu’elle est dans son nid, sinon l’opération sera inutile, elle reviendra pour le reconstruire.
Pour cela, vous pouvez emprisonner le nid dans un bocal et laisser la reine mourir, l’écraser ou encore utiliser un insecticide en prenant toutes vos précautions.
Plus tard dans la saison (juillet/aout), les nids primaires peuvent être abandonnés, pour des nids secondaires permettant un développement plus important du nid et donc de la colonie. Ces derniers seront beaucoup plus difficiles à éliminer d’autant plus que la colonie sera conséquente et que le nid pourra être situé très en hauteur.
Que faire en cas de découverte d’un nid suspect ?
En cas de découverte d’un nid suspect et uniquement lorsque vous l’avez localisé, contactez votre mairie qui fera déplacer son référent afin de :
- Confirmer qu’il s’agit bien d’un nid de frelon asiatique ;
- Si possible, détruire le nid lorsqu’il est à son stade primaire
- Vous indiquez la marche à suivre afin de faire éliminer votre nid par un professionnel.
Vous n’aurez rien à régler, la destruction du nid de frelon asiatique sera prise en charge par la communauté de communes.
Comment les piéger ?
Les recommandations de la note de service du Ministère de l’Agriculture (DGAL/SDSPA/N2013-8082) sont les suivantes :
- éviter le piégeage préventif et printanier (effets sur d’autres espèces et efficacité non prouvée)
- piéger uniquement au niveau des ruchers, entre les mois d’aout et novembre
Le Muséum National d’Histoire Naturelle indique que le piégeage des fondatrices du frelon asiatique au printemps est déconseillé en dehors d’un cadre scientifique. En effet, l’efficacité de ce piégeage n’est pas démontrée. Il précise que les pièges ne sont pas sélectifs. Toutes les études scientifiques concernant le piégeage de printemps contre Vespas Velutina, ont montré que plus de 99% des insectes capturés concernaient d’autres espèces. Par ailleurs, même si les insectes ressortent, le séjour, même court, dans un piège peut avoir un impact sur leur survie ou leur fécondité (excès de chaleur, humidité…). L’impact négatif des campagnes massives de piégeage sur les insectes et le bon fonctionnement des écosystèmes est probablement loin d’être négligeable.
Que faire en cas d’attaque de frelon asiatique sur un rucher et uniquement dans ce cas :
Il faut poser des pièges à sélection physique (pour diminuer l’impact sur les autres espèces), de préférence avec comme appât du jus de vieille cire fermentée, mais il faut poser les pièges uniquement au niveau du rucher. Ceci permet de diminuer la pression de prédation et d’affaiblir les colonies de frelon. Ces pièges doivent être en général posés à partir du mois d’août et jusqu’à la fin de la saison de prédation (octobre à mi-novembre).
Pour plus d’informations
Les organisations apicoles (abeille finistérienne et GDS apicole) mettent à disposition des apiculteurs des pièges. Certaines règles doivent cependant être respectées. Consultez le fichier joint.
Le ragondin (Myocastor coypus) est une espèce de rongeurs originaire d’Amérique du sud, introduite en France par l’homme au XIXème siècle pour sa fourrure et qui a depuis colonisé une grande partie des milieux aquatiques, plans d’eau, rivières, etc.
L’absence de prédateur et une capacité de reproduction élevée induisent des effets regrettables sur les milieux naturels.
Destruction des berges, dégradation de la végétation pour se nourrir et compétition avec certaines espèces locales parfois protégées comme le campagnol amphibie (Arvicola sapidus). Enfin, le ragondin peut être vecteur de maladie transmissible à l’Homme comme la leptospirose. Classée espèce exotique envahissante, une lutte est donc organisée.
Pour plus de renseignements : Syndicat des Eaux du Bas Léon
A l’instar de nombreuses espèces faunistiques, la flore locale peut subir des pressions et la concurrence de plantes exotiques envahissantes. Grâce à sa capacité à se multiplier rapidement et souvent à une densité élevée de pied/m², ces plantes exotiques limitent le développement de la flore locale. Donc contribue à la baisse de la biodiversité.
Par exemple citons l’Herbe de la pampa (Cortadéria selloana) aux plumeaux souvent cueillis pour la décoration d’intérieur. Cette cueillette participe à la dispersion de l’espèce.
La Griffe de sorcière (Carpobrotus edulis ou acinaciformis), particulièrement fréquente sur le littoral ou encore la Balsamine de l’himalaya (Impatiens glandulifera) et le Myriophylle du brésil (Myriophyllum aquaticum) présent respectivement en bord de cours d’eau et dans les plans d’eau.
Pour plus de renseignements : CBNB